Ouattara devant le congrèsPOLITIQUE 

Côte d’Ivoire : Une adresse qui est passée à côté du réel.

Quand le président ivoirien parle, c’est tout comme si ce pays n’avait jamais connu d’amorce de développement et que ce qui se réalise est de son fait, soit, mais il oublie qu’il y a un plan directeur conçu et réalisé par ses devanciers, même s’il a cette chance d’avoir une opposition absente et fragilisée par des compromissions. Tout pour lui seul et rien pour les autres. Ils est dans une compétition.

On l’attendait sur des sujets précis qui brûlent le quotidien de ses compatriotes, mais non, il est venu distribuer des points à ses collaborateurs. C’est vrai qu’il doit faire l’état des lieux de ce qui se passe dans son pays, mais qu’il sache que tout n’y est pas rose à ce constat. Il prétend que le coût de l’électricité dans son pays est moins cher chez les voisins, mais est-ce que le pouvoir d’achat de ses compatriotes a évolué et il ne peut comparer le niveau de vie de son pays à celui de ses voisins, mais il a cette chance d’avoir une opposition en lambeau, déglinguée, désordonnée qui l’accompagne, on ne sait pas s’ils sont dans un deal avec lui, mais c’est tout comme.

On ne peut pas comparer le niveau de vie des ivoiriens et celui des maliens, burkinabè, nigériens et j’en passe. Il a mis tellement haut la barre qu’il croit que les autres le suivent, non, il faut qu’il revoit sa politique de vie qui devient une politique de survie pour ses compatriotes. Juste après son adresse, dans les rues et bars, restaurants et transports en commun, ceux qui en ont parlé sont très minime comme pour dire que la politique n’intéresse plus les ivoiriens.

Les routes, ponts et autres travaux sont certes visibles, mais à l’intérieur de la population, il y a des ajustements à faire pour amener les ivoiriens à l’amour pour la politique, car en dehors de ceux de son propre camp, les autres affichent des mines de malheureux comme s’ils étaient en train de traverser le désert. Quand, après une adresse aussi attendue, le peuple refuse de la commenter, il faut se poser des questions, l’écart se creuse profondément entre l’exécutif et la base. Il n’y a personne pour apporter des critiques et le pouvoir se croit libre et pense être adulé, ce qui n’est pas forcément vrai. Il y a un déséquilibre trop criard qu’il faut que le pouvoir rattrape. Il réussit tout de même à casser la dynamique de l’opposition et personne d’autre ne peut lui apporter la contradiction et les ivoiriens tournent en rond.

Il y a trop de choses qui bloquent l’élan social. Tout est cher sur le marché et la ménagère revient toujours à moitié vide de condiments dans son panier, le transport est cher, malgré l’envie de voyager pour découvrir, on s’efforce pour tenir la barre ici, d’après un voisin dans le transport qui nous ramène à Yopougon ce mardi 18 juin 2024, date qu’on avait voulu l’incruster dans l’histoire, mais nous sommes restés sur notre faim, mais son camp politique jubile. Ils veulent aller expliquer ce discours aux populations, par quel pan? Le président n’a fait que peindre le tableau de ses acquis, ce qui est visible.

Il a cru pouvoir berner la population sur des sujets sur lesquels il était attendu, comme sa candidature mais on sait qu’il sera candidat à sa propre succession. L’état comateux de l’opposition ivoirienne et l’absence d’alternatives crédibles favorisent le bilan riche de Ouattara. Ainsi donc on peut le dire, il y a néanmoins du bon dans sa politique, puisqu’il n’y a personne pour lui apporter la contradiction.

                               Joël ETTIEN  

    Directeur de publication : businessactuality.com

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